Nouveau partenariat pour régénérer et développer les arbustes secs de la Caatinga brésilienne

Le partenariat a signé un PPI Compact : un accord multipartite avec des objectifs co-conçus sur la production, la protection et l’inclusion. Cela aide les différentes parties à hiérarchiser et à gérer leurs différentes contributions au développement rural, par exemple la production de coton, de fromage de chèvre et de légumes, et surtout à réduire les risques qui pourraient compromettre l’augmentation de l’investissement privé.

Les pactes font partie du Regenerative Production Landscape Collaborative (RPLC), initialement financé par la Fondation Laudes dans le cadre d’un collectif plus large de RPLC en Inde, en Tanzanie, au Pakistan et au Brésil couvrant plus d’un million d’hectares. Le RPLC au Brésil est dirigé par l’IDH en partenariat avec Diaconia et WRI Brésil.

« Les Pactes sont une vision commune visant à orienter le développement des territoires, à réunir les secteurs public et privé et la société civile pour discuter des trois piliers du PPI. C’est le grand atout des Compacts, dont la mobilisation a commencé il y a plus d’un an », déclare Grazielle Cardoso, IDH Brésil.

La Fondation Laudes félicite les parties prenantes pour la signature de ces trois Pactes, une étape importante qui définit une vision et un programme communs pour le développement de la région semi-aride de Caatinga au Brésil. L’IDH a réussi à rassembler et à mobiliser le gouvernement, la société civile, le secteur privé et la communauté pour favoriser l’écosystème agricole dans la région, et nous sommes heureux de nous être associés à eux pour créer cette collaboration avec des acteurs clés tels que l’IRG et la Diaconie », a déclaré Anita Chester, responsable des matériaux à la Fondation Laudes.

Selon le coordinateur de Diaconia, Fábio Santiago, le Pacte s’appuie sur des initiatives existantes, offrant aux travailleurs d’autres rôles de premier plan et développant la valeur marchande des produits locaux. « Le Pacte ravive cette conjoncture collective de développement rural durable. »

« L’idée est de qualifier cette communauté pour travailler avec nous, en ramenant la déforestation nette à zéro et en amplifiant les actions visant à restaurer la Caatinga », a déclaré Geysa Marques, analyste territoriale pour la Caatinga, WRI Brésil.

Les pactes ont été formalisés et des protocoles d’accord ont été signés en décembre 2023 lors d’événements dans les villes de Monteiro, Afogados da Ingazeira et Apodi, auxquels ont participé environ 150 partenaires locaux. Des objectifs ont été fixés pour les Pactes du Sertão do Cariri (PB), du Sertão do Pajeú (PE) et du Sertão do Apodi (RN).

La Caatinga est un biome exclusivement brésilien, souvent perçu et dépeint à l’échelle nationale comme aride et défavorisé. Cette perception éclipse la véritable richesse de la région et crée un obstacle aux opportunités. La dégradation croissante constitue une menace réelle pour la vie des plus de 25 millions de personnes qui vivent dans le biome, ce qui rend essentielles des actions intégrées de développement territorial.

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La voix des partenaires

Selon la maire de Monteiro, Anna Lorena, le Pacte vise à donner la priorité aux chaînes de valeur existantes dans la région. Elle affirme que la municipalité possède le plus grand bassin laitier du Brésil, qui génère déjà des revenus supplémentaires pour de nombreuses familles et que le Pacte est l’occasion idéale de rapprocher ces produits des marchés et de la société.

« Il est temps de lancer un nouvel espoir, non seulement à Monteiro, mais dans toute la région. Nous travaillons depuis des mois avec des rencontres et des débats entre les chaînes de production de toute la région. Nous avons donné la priorité aux chaînes qui font déjà partie de notre quotidien, afin qu’elles puissent être davantage valorisées pour apporter un boom de développement. Nous avons des coopératives et à l’avenir, nous aurons peut-être un abattoir. Nous avons la chaîne de production du miel, et aussi le coton, qui était très fort, et qui revient maintenant avec plus d’emphase et une industrie commerciale renforcée. Tout cela est lié à nos agriculteurs. Nous pensons que cela améliorera les revenus et la vie des gens.

Alessandro Palmeira, maire d’Afogados da Ingazeira, cite le poète du Pernambouc João Cabral de Melo Neto pour indiquer que l’un des piliers du Pacte est de donner aux travailleurs ruraux une visibilité et une dignité accrues. « Je suis sûr que la Caatinga sera mieux valorisée et mieux exploitée. Non seulement en ce qui concerne le potentiel touristique et agricole, mais aussi le potentiel humain. Comme le dit le poète, « le saint dans la maison a les mains calleuses ». Cette phrase résume tout, ce sont ceux qui produisent, qui connaissent la terre et savent produire, donc je suis sûr que les fruits de ces racines viendront bientôt.

Le procureur Lucio Luiz a joué un rôle actif dans l’élaboration des Compacts, représentant le ministère public de l’État de Pernambuco. Il dit que le Pacte fait partie d’une philosophie de construction collective. « L’union des forces et des énergies en faveur d’une cause pour le développement du territoire, qui a des répercussions économiques et un développement durable avec la coexistence inclusive de la région semi-aride. Parce qu’il existe d’autres modèles qui génèrent de la richesse, mais ils ne parviennent pas à la distribuer aux habitants de la région, contrairement à cette proposition, qui comporte un élément d’inclusion.

Selon le procureur, le MPE est favorable à l’inclusion des personnes, ce qui se traduit par de meilleures politiques éducatives et sanitaires et sociales. « Grâce à l’autonomisation économique et productive, nous pouvons réduire la violence et la criminalité. Et cela fait partie de notre objectif d’assurer la citoyenneté et aussi, tout à fait, la lutte contre la faim, la défense de la souveraineté alimentaire [et] la défense de l’accès garanti à la nourriture et à l’eau.

Minidoc sur Caatinga-Brésil

Le secrétaire au développement rural et à l’agriculture familiale du Rio Grande do Norte, Alexandre de Oliveira Lima, a participé à la signature du Pacte à Apodi. Il dit que le gouvernement de l’État est partenaire de cette initiative car il pense que le projet est centré sur la durabilité et le renforcement de l’agriculture familiale. Lima pense que le succès de l’initiative pourrait déclencher la réplication du programme dans tout l’État et le reste de la Caatinga. « C’est une référence dans l’agriculture familiale et c’est encore une autre référence pour le pacte qu’ils mettent également en œuvre. »

Clemilda Ignácio, travailleuse rurale, YouTubeuse et représentante de l’Association des éleveurs de volailles alternatifs de Cariri Ocidental Paraibano, est l’une des signataires du Pacte. Elle dit que ce lien avec le passé tout en regardant vers l’avenir est ce qui représente la véritable unité autour de la Caatinga. « Un avenir dans lequel les gens se préoccupent de l’environnement, où les agriculteurs familiaux génèrent des revenus, pour ne pas avoir à quitter leur région, où les gens s’identifient comme Caririzeiro, comme Nord-Est, comme Paraibanos. Et puissions-nous pouvoir vivre sur cette terre et laisser quelque chose aux générations futures. Nous sommes profondément enracinés dans ce sol. Nous nous sommes donc adaptés, tout comme les arbres et les animaux de la Caatinga. C’est ce qu’est un Caririzeiro.

Lucineide Cordeiro, agricultrice agroécologique, affirme que l’agroécologie a changé l’histoire de sa vie et que cette union pour le développement du territoire peut changer la vie de nombreuses personnes, en particulier des femmes à la campagne. « Nous, de l’arrière-pays de Pajeú, pouvons cultiver sans brûler, sans défricher la terre, ce qui augmente nos revenus et nous donne ainsi les moyens d’occuper de plus en plus ces espaces de pouvoir. Puissions-nous être en mesure d’atteindre plus de communautés, plus d’endroits, en montrant vraiment que nos racines sont ici et que nous devons changer la vie de tout le monde, en apportant l’agroécologie basée sur le soin de la Caatinga, le soin des plantes indigènes, de notre faune et de notre flore.

Dark, est l’une des racines fortes de la région. Elle dit que le coton agroécologique a complètement changé sa vie. « Je ne fais pas que gagner ma vie, je préserve aussi l’environnement, je fais du bien à la nature, je veille à ce que nous ayons une alimentation saine et j’amène plus de femmes dans le projet, je les soustrais à la violence et je renforce les familles rurales. »

Les objectifs des PPI Compacts

Durable Cariri Compact 

• Production : soutenir le développement des filières caprines et ovines, encourager la production laitière et l’élevage de volailles, tirer parti des structures existantes pour l’élevage des animaux dans le paysage. Soutenir les filières agricoles de la région dans les secteurs du miel, de la farine et de la pulpe de fruits, rechercher la certification et dynamiser la filière coton écologique.
• Protection : soutenir les agriculteurs avec le Registre environnemental rural (CAR), lutter contre la déforestation dans la Caatinga et encourager la restauration des forêts, la régularisation des terres et de l’environnement, l’énergie solaire et la réutilisation de l’eau, en particulier dans les zones de préservation permanentes (APP).
• Inclusion : se concentrer sur les stratégies visant à inclure les femmes, les jeunes et l’agriculture familiale locale dans les accords nationaux et structurer le tourisme rural durable.

Durable Pajeú Compact

• Production : certification des produits et incitations pour les agro-industries, en particulier le miel, la pulpe de fruits, la noix de cajou et le manioc. Il y aura également des actions visant l’élevage et le coton écologique.
• Protection : restauration de la Caatinga et mise en œuvre d’un programme de paiements pour services environnementaux (PSE), régularisation environnementale et foncière et structuration d’un programme de crédits carbone et de réduction des émissions.
• Inclusion : le paysage recherche un soutien pour l’assistance technique et la vulgarisation rurale (ATER), l’inclusion du genre, le soutien à l’agriculture familiale à travers le programme Farmácia Viva et le tourisme rural durable.