Le Pacte régional de Vale do Juruena crée un environnement favorable à l’investissement de l’Agence française de développement
L’Agence française de développement (AFD) investira 9,5 millions d’euros sur quatre ans dans le projet Territoires amazoniens – TerrAmaz, qui vise à accompagner les territoires amazoniens dans la mise en œuvre de leurs politiques de lutte contre la déforestation et la transition vers un modèle permettant de conjuguer développement économique bas carbone et préservation des écosystèmes. L’initiative sera mise en œuvre par un consortium intégré par le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) en partenariat avec ONF International et l’organisation Agronomes et vétérinaires sans frontières (AVSF). Les activités seront développées dans quatre pays : le Brésil, l’Équateur, le Pérou et la Colombie. Les municipalités visées au Brésil sont Cotriguaçu, dans le Mato Grosso et Paragominas, dans l’État du Pará.
Lors de l’événement en ligne de lancement de TerrAmaz dans le Mato Grosso, le directeur régional de l’AFD Brésil Cône Sud, Philippe Orliange, a souligné l’importance d’avoir une action intégrée des acteurs locaux, avec une vision paysagère, en ligne avec les Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies. « Cette recherche d’une approche intégrée des ODD devient d’autant plus forte qu’elle est associée à une vision territoriale et globale. Une approche que le Mato Grosso, à travers l’initiative PCI, développe depuis la COP 2021, à Paris, en 2015 », a-t-il souligné.
À Cotriguaçu, les activités du projet seront mises en œuvre par l’ONF Brésil en partenariat avec l’Instituto Centro de Vida (ICV) et leurs objectifs les plus spécifiques seront : le développement participatif d’un outil de planification, de gestion et de suivi territorial sous la forme d’une plateforme en ligne comprenant des cartes, des données et des indicateurs ; la promotion de pratiques durables avec des activités de terrain, la formation, les échanges et la mise en place d’unités de démonstration de systèmes agroforestiers bas carbone pour le café et l’élevage ; et la structuration d’une filière agricole pour les noix du Brésil, avec un appui à la gestion de l’entreprise, à la commercialisation et à la certification.
La directrice de l’ONF Brésil, Estelle Dugachard, a en outre noté que le Mato Grosso se trouve actuellement à un stade approprié avec des actions et des investissements majeurs pour la promotion du développement à faible émission de carbone, incarnés dans la stratégie PCI. « La municipalité de Cotriguaçu a été l’une des premières de l’État à lancer une dynamique de pacte territorial, en signant ses propres objectifs pour le territoire, alignés sur les objectifs de l’État qui sont en ligne avec les objectifs globaux », a-t-elle ajouté.
Cotriguaçu a été choisie parce qu’il s’agit d’un territoire à fort potentiel de transformation, qui dispose déjà d’instruments de gouvernance locale et d’évaluations productives qui soutiendront les activités d’aménagement du territoire, de lutte contre la déforestation et de développement agroécologique pour les agriculteurs familiaux et les peuples autochtones. IDH s’est inscrit dans le processus de concertation mené par l’AFD pour construire ce programme tout au long de l’année 2019, au cours duquel les investissements dans les modèles de gouvernance territoriale de Juruena et Paragominas ont été considérés comme des facteurs importants pour le choix de ces régions.
TerrAmaz soutient les objectifs d’inclusion du Pacte régional PCI de la vallée de Juruena, en complétant les investissements déjà réalisés par le programme REM à Cotriguaçu, en soutenant l’Association des collecteurs de noix du Brésil de PA Juruena (ACCPAJ) dans le processus de création et d’exploitation d’une entreprise agroalimentaire au profit du produit. « Le REM permet l’achat de l’équipement et notre travail consiste à créer des capacités et à fournir un soutien à l’ACCPAJ pour gérer et administrer l’agro-industrie », a expliqué Camila Horiye Rodrigues, coordinatrice de l’entrepreneuriat social à l’Instituto Centro de Vida (ICV), une ONG qui dirige cette activité.
Sur la pertinence d’une politique territoriale en tant que point de développement, Camila souligne que la régionalisation du PCI, en particulier l’axe de l’inclusion, nécessite de s’aligner sur les politiques publiques, en l’occurrence le Plan d’État pour l’agriculture familiale, un plan qui inclut Cotriguaçu comme l’une des municipalités pilotes à mettre en œuvre.