Ngoro
Informations générales
Terre157600 Ha
Couvert forestier62873.1 Ha (2021)
Terres agricoles17007.9 Ha (2021)
Population20829 (2021)
Organisateurs
IDH

Environ

La commune de Ngoro, située à environ 160 km au nord de Yaoundé dans le département du Mbam-et-Kim (Région du Centre, Cameroun), couvre 1 576 km² et regroupe 24 villages, pour une population estimée à 20 829 habitants (PCD, 2022). Ngoro enregistre l’un des taux de croissance démographique les plus élevés du département, ce qui accentue la pression sur les ressources naturelles. Le paysage est constitué en grande partie de forêts, entrecoupées de savanes boisées et herbeuses, et traversé par d’importants cours d’eau tels que la Pem, la Djim et le Mbam (Ngoro Baseline Study, 2023).

1.       Contexte historique

Ngoro est reconnu depuis longtemps comme un bassin majeur de production de cacao au sein du paysage du Grand Mbam, ce qui en fait une zone prioritaire pour le Green Commodity Landscape Program (GCLP). Ce programme vise à concilier production durable, protection des forêts et inclusion des communautés. L’agriculture, en particulier le cacao, constitue la principale source de revenus de plus de 90 % des ménages, aux côtés du manioc, de la banane/plantain, du macabo, du maïs et de l’igname (Ngoro Baseline Study, 2023).

2.       Caractéristiques économiques

-          Le cacao est la principale culture de rente, cultivée sur des exploitations de 1 à 3 hectares, situées en grande partie dans les zones forestières (92 %) et dans une moindre mesure dans les savanes boisées (8 %) (Ngoro Baseline Study, 2023).

-          Les cultures vivrières (manioc, plantain, maïs, igname) jouent un rôle déterminant dans la sécurité alimentaire et la diversification des revenus. Le manioc, avec environ 120 tonnes produites par an, est transformé en farine, couscous, bâtons de manioc et autres dérivés commercialisés à Bafia, Yaoundé et Bafoussam (MINADER, 2022).

-          L’élevage (bovins, porcs, chèvres, volailles et, de plus en plus, apiculture) complète les activités agricoles, mais contribue également à des conflits agro-pastoraux dans certaines zones (Ngoro Baseline Study, 2023).

-          Les Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL) tels que le djansang (Ricinodendron heudoletti), le bitter kola (Garcinia cola), la mangue sauvage (Irvingia gabonensis), les plantes médicinales, sont essentiels aux économies domestiques, notamment pour les femmes (Ngoro Baseline Study, 2023). 

Malgré ces potentialités, la plupart des ménages disposent de revenus modestes, généralement compris entre 25 000 et 50 000 FCFA par mois (Ngoro Baseline Study, 2023). Le mauvais état des infrastructures routières, l’accès limité au financement et la faible organisation des agriculteurs réduisent la rentabilité de l’agriculture.

3.       Profil environnemental

Ngoro se situe à la transition entre les écosystèmes forestiers et savanicoles, ce qui le rend vulnérable aux changements climatiques et à la dégradation des terres. Entre 2000 et 2021, la perte forestière a été estimée à plus de 7 300 hectares (Ngoro Baseline Study, 2023). Les facteurs directs de la déforestation comprennent l’agriculture sur brûlis, l’expansion des plantations de cacao, les feux de brousse et l’exploitation artisanale du bois. Les facteurs indirects incluent la croissance démographique, les migrations liées à la crise économique et l’insuffisance des infrastructures (Ngoro Baseline Study, 2023).

Le paysage abrite également des espèces menacées comme le pangolin, le gorille, l’éléphant, le buffle et l’hippopotame, ainsi que des essences forestières précieuses telles que le Moabi, le Sapelli, l’Ébène et l’Iroko (IUCN, 2021 ; PCD, 2022).

4.       Profil social

La population de Ngoro est multiethnique, avec les communautés Sanaga et Djanti comme principales autochtones, aux côtés de migrants représentant environ 16% de la population. Les groupes vulnérables comprennent les personnes âgées et les victimes de violences, tandis que les femmes jouent un rôle central dans l’agriculture et le bien-être des ménages (Ngoro Baseline Study, 2023). Elles participent à la culture du cacao (souvent comme main-d’œuvre), à la production de manioc et au petit commerce, mais leur accès au crédit et aux instances décisionnelles reste limité (Ngoro Baseline Study, 2023). Les enfants apportent également une contribution au travail agricole, notamment dans les cacaoyères après l’école (28 %) et pendant les week-ends (48 %) (Ngoro Baseline Study, 2023).

5.       Défis majeurs liés à la durabilité

-          Forte dépendance au cacao avec une diversification limitée.

-          Faible productivité due au vieillissement des plantations, aux ravageurs, aux pratiques culturales inadéquates et au manque d’intrants.

-          Déforestation et perte de biodiversité liées à l’expansion agricole.

-          Éducation financière et accès au crédit limités.

-          Vulnérabilité aux changements climatiques (pluies irrégulières, longues saisons sèches, températures extrêmes) (Ngoro Baseline Study, 2023).

6.       Opportunités

Grâce à sa base agricole solide et à sa communauté active, Ngoro offre des opportunités de développement d'une cacaoculture durable et de diversification vers la culture du manioc, du plantain et du maraîchage. La Coalition œuvre au renforcement des coopératives et pilote les initiatives de restauration locale.

En s'alignant sur le Green Commodity Landscape Program (GCLP), la Coalition de Ngoro propose un modèle de gouvernance paysagère intégrée qui équilibre production, protection et inclusion, garantissant ainsi la durabilité des moyens de subsistance et des écosystèmes.